Un Campus à Bouaké, Côte d'Ivoire.
Diploma Project
Interior Design
Paris
2025
En foulant la poussière rouge du Campus privé à Bouaké, en Côte d’Ivoire, j’ai découvert des volumes de béton hérités d’un autre temps et les visages de ceux qui apprendront demain.
Mon projet répond à une volonté : réhabiliter un ancien bâtiment pour en faire une université ancrée dans son territoire.
Sous un climat tropical, où l’ombre est une ressource et le vent un allié, j’interroge : comment réinventer l’existant sans démolir ? À chaque étape, l’architecture se tisse entre savoir-faire locaux et inertie thermique, mêlant circulations ombragées, double-toiture ventilée et terre crue. Prototype modulaire et réplicable, ce campus s’inspire de l’architecture tropicale.
Aujourd’hui, ce lieu incarne la promesse de réparer sans effacer et de construire avec le climat.
As I stepped onto the red dust of a private campus in Bouaké, Côte d’Ivoire, I discovered concrete volumes inherited from another time and the faces of those who will learn there in the future.
This project responds to a clear intention : to rehabilitate an old building and transform it into a university rooted in its territory.
In a tropical climate, where shade is a resource and wind an ally, I ask: how can we reinvent the existing without demolishing it?
At every stage, architecture is woven between local craftsmanship and thermal inertia, blending shaded walkways, a ventilated double roof and raw earth construction.
A modular and replicable prototype, this campus draws from the principles of tropical architecture.
Today, it stands as a promise : to repair without erasing, and to build with the climate.
Situé sur un plateau végétalisé de 13 ha à Bouaké, en Côte d’Ivoire, ce campus héberge écoles, dortoirs et logements dans des volumes bétonnés, mal adaptés au climat tropical humide.
Ce projet puise dans les ressources vernaculaires et les savoir-faire locaux pour réinventer un campus adapté à son climat.
En avril, je me suis rendue en Côte d’Ivoire pour m’imprégner de la culture et rencontrer celles et ceux qui façonnent les savoirs du quotidien.
Ce projet est une ode aux matières locales et aux gestes transmis, nourri par les échanges avec des potiers, tisserands, teinturières… autant de mains qui racontent un territoire.
Logée dix jours sur place, je m’imprègne du quotidien ivoirien : pauses sous les manguiers avec les étudiants, achats d’arachides à la petite épicerie, exploration libre des 13 hectares.
Je traverse des allées ourlées de frangipaniers, manguiers, palmiers et bougainvilliers, surprends caméléons furtifs, chauves-souris et poules en liberté. Entre bâtiments en activité et blocs abandonnés, je découvre la cuisine centrale. Les cuisinières y préparent au feu de bois les repas de 3 000 étudiants.
On m’accueille au village potier de Tanou-Sakassou.
Le petit-fils de KOUA Aya, la matriarche centenaire, m’explique comment sa grand-mère à posé les premières briques de cet atelier il y a plus de 80 ans. D’abord transmis à des femmes, ce savoir-faire est maintenant perpétué par des potiers.
En quête d’un atelier de teinture pour le pagne « N tché te bara la » (« mon mari n’a pas de travail »), je découvre le quartier de Dar Es Salam, au bord de la rivière, un groupe de teinturières qui travaillent en plein air.
J’ai également l’occasion de visiter le Village de Tisserands à Korhogo, ces hommes qui tissent des bandes de tissus d’au moins 30m de long.
Les galeries extérieures ombragées filtrent le soleil et protègent la façade des intempéries, réduisant ainsi les apports de
chaleur et l’usure provoquée par la pluie.
DOUBLE TOITURE
La toiture supérieure agit comme un bouclier solaire, interceptant les rayons du soleil. Une lame d’air entre les deux toitures empêche la chaleur de se transmettre à la couverture inférieure, assurant un confort thermique maximal.
DOUBLE MUR
Créer une protection du mur existant (béton) par une seconde enveloppe en briques de terre compressée (BTC), assurant une isolation thermique extérieure. Cette paroi limite l’apport de chaleur en journée, réduit les besoins en climatisation et facilite l’évacuation naturelle de l’humidité.
VENTILATION
Chaque salle traversante est dotée d’ouvertures sur ses deux façades, assurant un renouvellement permanent de l’air. Des jalousies en partie haute évacuent l’air chaud sous plafond et le remplacent en continu par de l’air frais.
Salle de classe de l’université. Un tissage entre le tissu et la charpente améliore le confort acoustique tout en valorisant le savoir-faire des tisserands de Korhogo.
ESPACE COMMUN
L’espace Commun, inspiré de la cour centrale d’un village, offre un lieu de rencontre, d’échange et de travail pour les étudiants et les professeurs.
Le savoir-faire des potiers de Tanou-Sakassou est mis en valeur à travers des briques décoratives intégrées au sol et des amphores utilisées pour végétaliser l’intérieur.
CIRCULATIONS EXTÉRIEURES
Des amphores, disposées sous les gouttières, collectent l’eau de pluie pour irriguer le campus pendant la saison sèche.
STAND DE DIPLÔME